La pluie tambourinait toujours contre les carreaux de notre fenêtre, alors que je sentais, malgré moi, le vide entourer mon corps. Je me sentais bien, loin des tracas du quotidien, pourtant je me sentais seule, loin de mon mari. Edward était parti il y a peine quelques heures avec Jasper et Emmett à Seattle, pour une affaire dont je ne voulais pas m'occuper, une surprise pour Carlisle soit... Je n'avais pas eu le courage d'aller suivre des cours et jouer l'étudiante épanouie loin de mon mari, j'avais besoin... J'avais besoin de le sentir près de moi, ce qui n'était pas le cas pour le moment. d'humeur boudeuse j'imaginais durant ses moments-là le pire des scénarios comme si cette peur, ne me quitterait jamais, celle de le voir se dérober sous mes yeux, accablés par une peine invisible, des regrets, qu'il ouvre finalement les yeux sur moi et le pousse à errer loin, trop loin de mon corps. Je l'aimais plus que de raison, je l'avais littéralement dans le creux de mes entrailles, avec ma fille ils étaient tout, tout ce que je désirais, j'enviais ou j'espérais, je l'aimais. Mon amour pour lui n'avait pas de mot assez puissant, sensé pour être exprimé convenablement. Sans lui, finalement, la vie aurait une saveur si... méprisable. Mais voilà, une nouvelle journée s’annonçait et nous devions suivre deux voies différentes. J’aurai pu le suivre, le laisser respirer comme il me laissait faire quand j'allais voir Charlie. Finalement, je me surprenais à scruter sans cesse Alice dans l'espoir d'être près d'elle lorsqu'une vision la tourmenterai... Renesmée quand à elle, passait la journée au lycée. Moi seule, à la villa. Sans vraiment avoir le choix, je me retrouvais otage de ma propre sœur qui désirait à tout prix me trouver une nouvelle garde robe, encore. Et voilà que je me retrouvais affublé de robes, d’ensemble sexy, trop… trop classe, pas moi, mais je la laissais faire, parce que je n’avais rien d’autre à faire et qu’il fallait bien s’occuper. Dans mon esprit, je connaissais au moins la fin de ma journée, retrouvée ma fille au lycée pour passer un petit moment avec elle.

ISABELLA ▬ « Je pars chercher Renesmée. » soufflais-je pen passant la porte de la villa.

Elle changeait tellement ses derniers temps, que parfois je me rendais compte combien nous n’étions plus les mêmes. Nous n’étions pas en froid, non jamais avec Renesmée, mais je me rendais bien compte qu’elle n’était plus mon bébé mais une adolescente de dix-sept ans. C’était tellement difficile de l’imaginer de cette manière, elle restait pour moi une enfant de six ans, elle grandissait trop vite et l’inévitable allait se produire. Edward bouillonnait à chaque fois qu’il sondait son esprit, les rares fois, il n'aimait pas cela, mais Renesmée était tout pour lui, et Jacob venait la lui prendre. Moi, j’étais rassurée, elle ne pouvait pas être mieux qu’avec lui, si leurs sentiments évoluaient de cette manière, mais je ne me faisais pas de soucis pour cela. Je ne désirais qu’une chose, qu’ils n’aillent pas trop vite, pitié. Pourvu qu’elle ne tienne pas de sa mère. Refusant la moindre pensée de ce genre, je quittais Alice pour me retrouver devant le lycée, dans l’espoir de la retrouvée. Des jeunes si trouvaient déjà, et je ne pouvais les observer amuser. Ils étaient innocents de croire que le monde pouvait être doux, mais finalement l’innocence convenait parfois, dans ce genre de situation. Je me posais contre un mur, à l’abri sous un parapluie, alors qu’un groupe de gars m’observait avec insistance. Physiquement, je faisais pratiquement leurs âges, ils devaient me prendre pour une des leur, me confondre avec ma fille, comme étant sa sœur… J’espérais ne pas entendre leur commentaire, mais un groupe de jeune sortait de l’établissement, et d’un seul regard je cherchais Renesmée, ma fille.

J'avais réussi à voler un peu de temps de ma fille, afin de passer un doux moment avec elle. Non pas qu'on arrivait plus à se voir, ce n'était pas cela, mais j'avais bien remarqué que sa relation avec Jacob était différente et qu'ils étaient tous les deux passé à un autre stade. Cela d'ailleurs me réjouissant autant que la peur se liait à moi, sournoisement. Elle n'était plus mon bébé, elle grandissait trop vite, elle n'avait que six ans mais elle vivait les premiers émois d'une adolescente de seize ans et pour cela, je n'avais que trop peur que tout aille trop vite. Je ne pouvais râler, je la savais en sécurité avec Jacob et tout s'éclairait désormais sur cet étrange triangle que nous avions eu auparavant, mais je regrettais un peu l'époque où Renesmée ne m'appartenait qu'à moi et qu'elle ne tissait pas des liens aussi étroit avec Jacob. Je dois l'admettre que j'avais sincèrement peur de la perdre, même si ce comportement était de loin vraiment idiot et sans aucune importance notable. Mais j'avais cette partie en moi qui craignait de voir s'éloigner sa fille. Je luttais fortement. Mais heureusement, elle me sortie de mes pensées et lui donner une expérience au lycée était une bonne chose. Dans trente ans, nous ferons la même chose, dans un autre lycée, où nous dirons combien nous sommes sœurs alors que le mensonge sera véritablement là. Elle s'approchait de moi avec son air mutin que j'adorais. Dieu que ma fille était merveilleuse et sublime.

RENESMEE ▬ « Salut m’man, tu vas bien ? » Elle embrassait ma joue, alors que je la serrais contre moi.
ISABELLA ▬ « hey, ma coeur. » soufflais-je au creux de son oreille.

J'aurai aimé pouvoir caresser un peu plus longtemps sa joue, mais il pleuvait et elle rentrait dans la voiture, la voiture qui en imposait. Raa les voitures. Je claquais ma porte m'attachant avant de mettre le contact, je baissais la musique que j'écoutais juste avant de me retourner vers elle. Un sourire et je venais à lui faire une confidence.

ISABELLA ▬ « je n'ai pas particulièrement envie de rentrer à la ville, tu veux qu'on fasse quelque chose toutes les deux ? »

Elle pouvait encore me dire non, ce que je pouvais comprendre. Des devoirs, autre chose à faire, qu'importe j'attendais sa réponse espérant secrètement qu'elle désirait également passer un peu de temps avec moi. L'époque où je lui racontais des histoires était vraiment loin, mais nous gardions avec le temps toujours des moments du genre, parce qu'elle était toujours ma petite fille et que j'appréciais tellement ses moments où nous nous retrouvions toutes les deux, c'était des petites pétpites d'or qu'il fallait conserver, coute que coute.