InvitéInvité
| Sujet: The quest begins – feat. Aisling V. Cahan Mer 19 Fév - 21:31 | |
| THE QUEST BEGINS Volterra. Un nom propre ? Un point sur une carte ? Une ville d'histoire et de légendes ? Non, c'est bien plus que cela. C'est un mot qui, à l'instar des roses, possède des épines. Car il est l'allégorie même d'une famille détestée, d'un clan d'imposteurs. Jamais on ne pourra coucher assez de mots sur le papier pour décrire la haine que cela inspire à Stefan. S'il y a bien un pêché qui le représente, c'est la colère, et fatalement, la rancœur. L'animosité qu'ils voue aux italiens est sans bornes, démesurée. Même lui, il en a parfaitement conscience. Seulement voilà, s'ils ne lui avaient pas retiré son âme-sœur... Peut-être que le temps aurait fait son travail correctement. Mais avec cela, impossible qu'il oublie. Car il n'y a pas de chose plus précieuse aux yeux d'un vampire. Quand la vie venait à peine de les unir, ils sont intervenus pour les séparer. Et comme ces scélérats aiment le luxe et le décorum, ce fût spectaculaire. Spectaculairement horrible.
Volterra, c'est aussi une ville. Plus que cela, c'est la Toscane dans toute sa splendeur. Et accessoirement, tout ce qui, esthétiquement, déplaît à Stefan. La chaleur, bien qu'elle ait peu d'emprise sur lui, ce n'est pas vraiment sa tasse de thé. Mais l'ambiance chaude des rues, tous ces corps humains qui se pressent les uns contre les autres, vêtus de tissus légers... C'est bien loin de ses idéaux. Encore, si ce n'était que cela... Il y a les bâtiments en eux mêmes. Ces pierres jaunes, poussiéreuses, friables, qui reflètent le soleil comme pour rivaliser avec sa lumière... Et ces décorations, ces ornements de stuc, ces colonnes et statues de marbres. Du temps de la renaissance, c'était déjà quelque chose qu'il n'appréciait pas, mais aujourd'hui que des tas de touristes se pressent dans la ville, appareil photo à la main, pour les admirer, cela relève presque de l'hérésie. Aujourd'hui, le monde se désintéresse totalement de ce que lui juge comme la vraie beauté, celle des paysages brutes, sauvages, de la nature indomptée qui vous impressionne, vous fait vous sentir tout petit face à elle.
Alors, que fait-il ici, dans ce paysage qu'il n'apprécie guerre, dans cette contrée où il n'a pas mis les pieds depuis au moins deux siècles, si près du nid des vipères, si près du danger ? C'est sûr que, s'ils ne le savent pas déjà, il ne va pas tarder à se faire repérer. Oui mais voilà, il est seul. Et Aro sait très bien que seul, il ne vaut pas grand-chose, face à son armée de créatures extraordinaires, toutes dotées de pouvoirs stupéfiants. Force lui est de l'admettre. Mais il y a des pensées que l'on sait volontairement mettre de côté, quand on ne veut les reconnaître. La vérité, c'est que maintenant que les Volturis ne sont plus ses seuls ennemis, le voilà dans le même cas que tous ces vampires nomades qu'il n'a eut de cesse de déprécier tout au long de sa vie. Pitoyable, n'est-ce pas ? Alors, par curiosité, pour faire passer le temps en attendant que les choses se calment, et surtout, pour établir un bilan de la situation, il a fallut qu'il viennent vérifier de ses propres yeux. Maintenant qu'il ne peut compter sur personne d'autre pour obtenir des informations, il faut qu'il fasse le travail lui-même.
Il a commencé par rôder autour de la cité. Ce ne serait pas une bonne idée d'y entrer directement. Mieux vaut éviter la confusion. Il n'est pas là pour déclarer la guerre. Pas encore. Ce jour viendra, mais les choses ne se dérouleront pas de cette façon. Et c'est cette assurance qui lui permet d'avoir l'esprit tranquille. Se fondre dans la population n'est pas dans ses habitudes. Mais qu'est-ce que deviennent les habitudes quand toute votre vie est chamboulée ? Elles n'ont plus lieu d'être.
Et à présent, le voilà qui tente l'affront ultime. D'un pas léger, mais sûr, il se fraye un chemin sur les pavés, et arrive sur la Piazza dei Priori, comme disent les italiens. Le jour décline, une belle nuit étoilée s'annonce. Le ciel est paré de rose et de bleu. Lui, il préfère l'aube, mais le crépuscule lui va tout aussi bien. De toute façon, il ne pouvait pas s'aventurer sur les lieux avant que la luminosité ne baisse. A cause du soleil, bien sûr. Ce maudit soleil, tellement présent, ici, en Italie. Trop présent à son goût. Et puis, lui, il ne se balade pas dans les rues vêtu d'une cape. Pas comme eux. Peut-être que les habitants se sont fait à cette idée, mais cela lui semblait terriblement déplacé, décalé. De toute façon, ils savent qu'il est là. Justement, le plus amusant est d'attendre, de voir qui va se montrer en premier. Est-ce qu'Aro va envoyer Jane, sa gentille petite chienne ? Rien qu'à l'idée, il sourit. Alors il s'installe, s’appuie légèrement à la fontaine. Qui vivra, verra.
|
|