La vie à l'orphelinat....
Des cris retentissaient au loin en m'extirpant ainsi du royaume de Morphée. Je me retournais encore et encore afin d'y retourner, mais cela semblait impossible. M'installant sur le dos, je soupirais longuement. Pourquoi cela m'étonnait encore ? J'avais passé les dix années de ma vie dans cet orphelinat et tous les matins se ressemblaient. Sans cesse réveillé par les cris des plus jeunes, pleurant leurs parents qui ne viendront jamais les chercher. Pour ma part, j'avais abandonné cette idée depuis déjà fort longtemps. Ils nous avaient lâchement abandonnés alors pourquoi viendraient-ils nous chercher tant d'années ? J'ouvris lentement les yeux avant de me lever péniblement. Il était si tôt, mais je m'étais habituée aux courtes nuits de l'orphelinat. Je regardais autour de moi, remarquant que mes camarades de chambre dormaient toujours je fis tout mon possible pour faire le moins de bruit. Je sortis de ma chambre afin de prendre ma douche et me vêtir de façon décontracté. Une fois prête, je me rendis dans le salon où la pagaille régnait. Les enfants couraient dans tous les sens, pleurant, criant. Je ne supportais plus vraiment cette ambiance. Il me fallait un peu de calme et pour cela rien de tel qu'un livre épais à lire dans les jardins.
Je sortis en silence et en évitant du mieux possible tous les enfants débordant d'énergie. Je marchais alors pieds nus dans l'herbe fraîchement coupée. Pour une raison inconnue, j'adorais marcher ainsi, car cela donnait une impression de liberté. Me posant au pied de mon arbre favoris, je regardais un instant le ciel. Celui-ci était d'un bleu si clair, aucun nuage n'était présent ce qui laissait la possibilité au rayon du soleil de m'éblouir. Cet instant achevé, je me plongeais dans mon nouveau livre que mon unique ami m'avait offert. Enfin, je le considérais un peu plus comme un grand frère. Il est le seul dont je me sentais plus ou moins proche et ce depuis toujours.
Les minutes passèrent et je me laissais finalement aller contre l'arbre. Posant mon livre sur mon visage, je soupirais une fois de plus. Je profitais du long silence qui planait dans le jardin. Aucun enfant ne passait ses journées dehors en début de journée alors je profitais toujours de ces instants qui mettaient précieux.

Une déstabilisante découverte...
Une bien funeste journée venait de débuter. Aujourd'hui avait lieu l'enterrement de l'être duquel j'étais le plus proche. Une fois de plus, un être cher à mes yeux avait décidé de m'abandonner sur cette terre. Bien que triste, je fus réconfortée de pouvoir assister à ses funérailles et d'avoir toujours une part de lui auprès de moi grâce à sa guitare qu'il m'avait léguée. La semaine qui avait commencé s'était annoncée ensoleillée, mais aujourd'hui me semblait particulièrement grise et triste. J'attendais alors la venue de la directrice de l'orphelinat qui m'avait promis de m'y emmener. Mes yeux s'embrumaient une fois de plus et des larmes coulaient le long de mes joues. Le reste de la journée était semblable à cette matinée. Embrumée, triste et mouillée voilà comment je pouvais la décrire. L'enterrement terminé, je me laissais aller contre mon cher arbre. En boule, je recherchais la paix. Étais-je maudite ? Étais-je destinée à vivre seule ? C'était pourtant le cycle de la vie, mais je ne m'y ferais jamais.
Silence et paix régnaient autour de moi. Je me sentais bien enfin jusqu'au moment où les enfants décidèrent de sortir. Je soupirais longuement, me levais et partis en chancelant vers la forêt qui entourait le lieu où je vivais depuis déjà quinze ans. Je marchais les yeux embrumés et sans but précis. J'avais besoin d'être seule. J'étais destinée à être seule. Soudain je ressentis un sentiment des plus étranges et me retrouvais à quatre pattes. Paniquée, je regardais mes mains qui étaient devenues des pattes. J'étais devenue quelque chose. Un loup. Pourquoi ? Perdant tout repère, je tournais en rond encore et encore en me demandant comment et pourquoi j'étais devenue ainsi.
Une odeur, un sentiment étrange m'envahit alors. Une colère que je ne comprenais pas me pris d'un coup. Je ne comprenais vraiment pas cette nouvelle condition, mais avant que j'eus le temps de réfléchir j'étais déjà à la poursuite de cette étrange odeur. Pour la première fois je ressentais l'envie de tuer et une fois encore une question me traversa l'esprit, pourquoi ? Je me sentais totalement perdue et pourtant je courais. Suivant cette odeur qui me semblait être la pire de toutes je me retrouvais alors nez à nez avec un homme. Je lui faisais face et eus un léger sursaut lorsque je le vis briller à la lumière du soleil. Était-ce un rêve ? Cette réponse me parut soudain évidente. Elle répondait à tant de questions. Je m'apprêtais à me jeter sur l'homme lorsque je vis son expression. Il semblait aussi perdu que moi. Je me stoppais nette, incapable d'accomplir ce geste. Suivant mon cœur et non pas cet instinct animal je fis demi-tour.
Je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait, mais je tentais de m'adapter le plus rapidement possible. Je ne me sentais pas bien, la panique me gagnait une fois de plus . Non c'était un sentiment différent. De la fatigue peut-être ? J'avais repris la direction de l'orphelinat, mais je me stoppais. Il m'était impossible de me montrer ainsi... Je tentais de ne pas me faire voir par les autres enfants, mais heureusement ils étaient retournés à l'intérieur. Je passais par la fenêtre de ma chambre et fus immédiatement rassurée d'avoir eu une chambre à moi récemment. Finalement je m'étais habituée à cette situation, je me sentais étrangement libre malgré ce sentiment. Comment pouvais-je reprendre ma forme humaine ? Je sentis quelques choses, puis j'entendis une voix familière. Je paniquais encore et tentais de me faufiler sous mon lit, mais j'étais trop grande. Je me mis alors sous mes draps. Je fermis les yeux.

A la recherche de ses origines...
Tout était flou, puis sombre. Je me levais en sursaut à bout de souffle. L'horrible cauchemar que je venais de faire s'estompait peu à peu. Je m'allongeais de nouveau et regardais le haut de ma toile de tente. J'avais commencé à voyager peu de temps après mon dix-septième anniversaire. Durant cette longue année de traversée du pays. Alors qu'auparavant je ne voulais rien à voir avec mes parents biologiques, je cherchais à présent à les rencontrer. Je voulais absolument savoir d'où me venait ce gène étrange. Gênes que je n'arrivais pas vraiment à maîtriser. Chaque fois que la colère me gagnait, je me retrouvais recouverte de poile et cette sous-forme d'un loup. L'odorat sur développé et les autres sens qui l'étaient tout autant n'étaient pas faciles à contrôler. J'avais d'ailleurs mis longtemps à m'y habituer. Ma vie avait tellement changé depuis le jour de ma première métamorphose. Malgré tout, pour une raison inconnue je me sentais plus libre et d'autant plus proche de la nature que je ne l'étais autrefois.
Une fois prête, je sortis de ma toile de tente et rangeais le tout. Je regardais le ciel toujours aussi bleu et sans nuages. La forêt était si paisible, mais je ne pourrais pas faire cela toutes les nuits. Je fus d'ailleurs rassuré de voir à l'aide de ma carte que j'étais bientôt arrivée à ma destination. Celle-ci était une ville du nom de Forks. Les lieux où mes recherches m'avaient amené. Il semblerait que mon père soit originaire de cette petite ville et plus je m'en rapprochais plus je ressentais quelques choses d'étranges.
Je soupirais longuement, jetais mon sac sur mon dos et prit mon étuis de guitare. Je possédais que très peu de choses, mais cela me suffisait. Cependant, voyager ne me réussissait pas autant que cela et je rêvais d'un bon lit. C'était d'ailleurs pour cette raison que j'envisageais de m'installer quelque temps dans cette petite ville et ce grâce aux économies que j'avais fais durant mon voyage. Rapidement, je repris ma route en profitant des beautés de la nature.