Depuis toujours, j'avais besoin de chasser plus souvent qu'Alice. Peut-être était-ce parce qu'elle avait été habituée au sang animal dès son plus jeune âge, ou parce que moi j'avais connu que le sang humain pendant de nombreuses décennies. A moins que cela soit tout simplement parce que je suis un homme et que j'ai un appétit plus grand qu'elle. C'était Carlisle qui m'avait soufflé cette possibilité, soucieux de me voir me dénigrer une nouvelle fois. Peut-être cette théorie était réelle, je n'en savais rien.

En tout cas aujourd'hui, j'avais du m'éclipser une fois de plus pour aller me nourrir. Alice n'était pas venue avec moi, et j'avais senti l'inquiétude grandir au fur et à mesure de mon temps de chasse. Depuis que la guerre avait été déclaré entre les Dacian et les Volturi, j'avais toujours peur de les voir débarquer ici pour x ou y raisons. De vous y méprenez pas, je n'avais pas peur de me battre non. Je vous rappelle que vous parlez au vampire le plus combattif et le plus agressive des Cullen. Grrr. Ce qui me faisait peur là tout de suite, c'était qu'ils pouvaient très bien débarquer alors que je chassais, loin de ma douce.

Ce fut sans doute pour cette raison que je me contentai de deux pumas avant de reprendre le chemin de notre maison, en quatrième vitesse. Je ne courrais certes pas aussi vite qu'Edward, mais il arrivait très souvent que je batte Emmett lors de nos courses. Nous nous lancions toujours nos paris plus ou moins stupides d'ailleurs, ça n'avait pas changé de ce côté là. Je souris brièvement en y pensant, tout en me concentrant pour ne pas me prendre une branche. La nature était en train de repousser avec le printemps et cela modifiait légèrement la trajectoire que j'avais pris l'habitude d'utiliser lorsque j'allais chasser cet hiver. Je me rendais toujours au même endroit lorsque j'allais chasser seul, de manière à ce que l'on me retrouve rapidement si jamais il y avait le moindre problème.

Je sentis une vague de soulagement s'emparer de moi lorsque je vis notre maison poindre à l'horizon. Il n'y avait aucune odeur de vampires que je ne connaissais pas, et aucun sentiment de peur ou quelque chose dans ce goût là. Tout allait donc bien. Sautant sur la terrasse, je grimpai sur la balustrade et passai par notre fenêtre pour arriver directement dans notre chambre à coucher. Regardant autour de moi, je finis par appeler

« Alice? »

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La première chose qui me frappa lorsque je mis les pieds dans cette pièce, fut le sentiment de terreur qui y régnait. Si je n'en comprenais pas la raison, je ne manquai pas le fait qu'il s'agissait de ma douce Alice. Elle était en pleine vision si l'on pouvait dire cela comme ça. J'avais appris avec le temps à remarquer son regard dans le vague, comme ailleurs. C'était parfois plus flagrant que d'autres, mais pour le coup personne n'aurait pu le manquer. Le vase et les fleurs qu'elle venait fraichement de ramasser se retrouvèrent par terre, mais je m'en fichai comme de l'an 40. En trente petites secondes cela serait ramassé

« Jasper! Fait que cela s'arrête! »

En une fraction de seconde je me retrouvai à ses côtés, posant doucement mes mains de chaque côté de son visage. Je savais que c'était la meilleure façon de la calmer plutôt que de la prendre dans mes bras. Je lui envoyai une onde positive de tranquillité et d'apaisement en attendant patiemment qu'elle refasse surface. Ce qu'elle fit quelques instants plus tard, apparemment encore un peu déboussolée. Voir effrayée.

Elle déposa un baiser sur mes lèvres, rien d'étonnant à cela, nous étions bien plus tactiles et proches physiquement lorsque nous n'étions pas entouré de notre famille. Non pas que je ne voulais pas être vu avec elle, mais j'étais plutôt du genre pudique et j'étais content qu'Alice ai compris cela sans que j'ai même à lui dire. En tout cas, elle sembla récupérer une totale possession de ses esprits puisqu'elle fini par s'adresser à moi le plus naturellement du monde.

« Je suis désolée mon amour... Je ne voulais pas t'accueillir de la sorte. Tu t'es rasasier? »

« Oui merci, la chasse a été bonne. »

Mais je trouvais sa manière de changer de sujet brusquement et de ne pas parler de sa vision vraiment très étrange. Habituellement j'étais celui envers qui elle se confiait, aussi j'étais pressé qu'elle me dise ce qu'il se passait. Fronçant légèrement les sourcils en la regardant, je lui renvoyais un nuage d'apaisement avant de reprendre la parole.

« Qu'as-tu vu Alice? » demandai-je en la regardant attentivement

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