Tout commence au XVI siècle, dans le froid empire Russe, qui s'étendait alors jusqu'au Caucase. Il ne faisait pas bon y vivre si l'on était pauvre, mais ça n'était pas le cas de la jeune Ekaterina. Elle était l'une des filles du seigneur Andronikov, et bénéficiait des avantages de la noblesse en plus de la richesse. Mais ce n'est pas non plus pour cela qu'elle vivait dans le luxe permanent. Le peuple russe était déjà fier et dur, et le château dans lequel la petite vivait était une demeure froide, austère et carrée, bâtie en pierres rouges et grossières au  XIII siècle, et dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. Les hiver étaient rudes, et encore aujourd'hui, Ekaterina se souvient du froid mordant que les tentures sur les murs et le feu qui brûlait dans la cheminée ne pouvaient pas repousser. De plus, ils ne pouvaient pas se permettre d'avoir beaucoup de domestiques, ce qui rendait la tâche d'autant plus difficile. Elle avait probablement d'autres sœurs, deux ou trois, et un frère, mais de cela, elle n'en est pas très sûre, et les souvenirs sont flous. Quoi qu'il en soit, il lui semble que son frère n'était jamais très présent, car il devait assumer son devoir d'homme. Quand à ses sœurs, dans son esprit, elles sont pareilles à des fantômes, tant leur présence auprès d'elle est floue. Peut-être était-elle la plus âgée d'entre elles, à moins que ça ne soit le contraire? Ekaterina se souvient des pièces sombres du château, lourdement décorées des reliques laissée au fil du temps par les ancêtres de la famille Andronikov. Elle se souvient de la présence rare, mais toujours appréciée, de son père, mais son prénom lui est sortit de la tête avec le temps. C'était un homme imposant et taciturne, mais elle lui voulait le respect que les jeunes filles bien éduquées doivent à leur patriarche. Peut-être était-ce pour ses exploits, ou sa sagesse, mais en tout cas, elle l'admirait. Jusqu'à ce qu'il la vende sans scrupules à l'un de ses amis.
A l'âge de seize ans, il devient évident qu'on devait la marier au plus vite. C'était toujours une bouche de moins à nourrir. Et Ekaterina était jolie. Elle ne manquait donc pas de prétendants, mais seul le plus riche d'entre eux pouvait remporter la bataille, pour l'intérêt de la famille. L'heureux vainqueur était un homme rude et âgé, au regard froid et impénétrable. A l'occasion de leurs fiançailles, un somptueux bal eut lieux, grâce à la fortune du futur mari. C'était un événement exceptionnel, qui laissait imaginer une cérémonie de mariage encore plus sublime, et qui rayonna dans toute la contrée, attirant les membres des grandes famille alliées aux Andronikov. Ekaterina, qui pourtant aimait les mondanités, n'en menait pas large. C'est d'ailleurs l'un de ses derniers souvenirs humains, car ce furent ses derniers instants en tant que mortelle. Alors que le monde défilait autour d'elle, et que la musique résonnait dans ses oreilles, elle croisa son regard. Il n'était pas comme les autres, il y avait quelque chose de différent en lui. Faisant fi de la bienséance et des conséquences, il lui demanda sa main pour une danse. Ce à quoi elle acquiesça, à sa propre surprise. Dans ses bras, au contact de ses mains étrangement froides, elle se prit à rêver, malgré elle. C'était comme si elle redevenait une petite fille. Mais à peine la chorégraphie prit-elle fin qu'un étrange sentiment s'emparait d'elle. Elle était déchirée entre son devoir et son désir d'une vie différente, ou elle serait libre de suivre son cœur. Mais il ne fallut que quelques instants d’inattention pour qu'il disparaisse, la laissant seule avec son vague à l'âme.
A la fin de la soirée, submergée par l'émotion, elle se rendit dans les jardins pour une ballade nocturne, en dépit de tout, car il était imprudent de faire une chose pareille. Avec le froid, elle pouvait tomber gravement malade, ce qui était parfaitement inconscient. Et c'est à ce moment que cela se produisit. Sans qu'elle sache pourquoi, elle ressentit une violente douleur dans la nuque. Lorsqu'elle porta ses doigts à son cou, par réflexe, elle les retira tachés de sang. Effrayée, elle succomba à la peur et s'évanouit. Le reste ressemble à un conte de fées, dans un genre un peu particulier. Elle s'éveilla dans les bras de son mystérieux inconnu, qui lui apprit son nom: Igor. Mais les choses avaient changé autour d'elle, dans sa perception de l’environnement. Igor avait fait d'elle l'une de ses semblables, une vampire. Et il avait entre eux une étrange attraction qu'elle ne ressentait que mieux maintenant qu'elle était immortelle. Igor savait qu'elle était son âme sœur, et c'est ce qui l'avait amené à sa rencontre. Ekaterina fut surprise dans un premier temps, bien que flattée. Mais au fond d'elle, elle avait toujours été une éternelle romantique, et elle finit par s'abandonner à cette idée.
Mais ce n'était que le début de sa longue nouvelle vie. Au bras d'Igor, ils quittèrent la Russie pour la sinistre Transylvanie, où il devait lui présenter d'autres vampires, et elle tourna définitivement la page. Elle fit la connaissance du clan Dacian, auquel appartenait Igor. Fortement intimidée, elle se présenta à ses fondateurs, Vladimir et Stefan. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne se sentait pas acceptée. Dans il premier temps, ils refusèrent même de lui adresser la parole, ce qui entraina de violentes altercations entre eux et Igor. Cependant, Igor était leur favori, auquel ils ne pouvaient pas refuser grand chose. Mais les choses changèrent du tout au tout lorsque que le don d'Ekaterina se manifesta pour la première fois, par accident. Enchantés par cette perspective, l'attitude des fondateurs changea, et ils finirent par donner raison à Igor. Cependant, Ekaterina resta blessée, au fond d'elle. Il lui fallut une décennie pour passer l'éponge, le temps que les valeurs du clan s’imprègnent en elle. Au fil du temps et des siècles, elle apprit à se sentir chez elle dans le château des Dacian. La découverte de son don, et les efforts qu'elle faisait pour le développer, firent d'elle un membre pilier du clan.
Malgré cela, les rencontres et affrontement en son clan et celui des Volturi la rendent nerveuse, quand bien même elle rejoint le désir de gloire de son propre camp. L'idée de perdre Igor, malgré sa puissance et son don, dans la bataille lui est insupportable.
Ekaterina a du mal à se faire au monde moderne, et garde à l'esprit les mœurs des temps anciens, qu'elle a tendance à idéaliser pour en faire sa propre version romantique.